samedi 29 novembre 2008

Bord du canal entre Gondreville et Villey Saint Étienne

Froid vif et beau soleil : beau temps pour une balade ! Le bord de Moselle s'impose, j'ai quelques photos à y faire.
Le chemin passe sur une bande de terre étroite entre Moselle et canal et s'arrête au niveau de Villey Saint Étienne. Terminus ! Le chemin ne va pas plus loin : le canal rejoint ici la Moselle. On se croirait à la proue d'un navire tels Winslet et Di Caprio à l'avant du Titanic. L'eau calme et noire semble froide. Les vestiges noircis du feu de quelque pêcheur ou d'un vieux barbecue entre amis prouve que l'endroit est prisé.
En haut de la falaise, le clocher du village et la "grosse maison" accrochent les derniers rayons du soleil. Le ciel devient turquoise, l'horizon flamboyant. J'aime ces ciels d'automne lorrains avec des arbres noirs en contre-jour.
Nous marchons d'un bon pas, vérifiant l'adage selon lequel le chemin du retour est toujours plus long que celui de l'aller.
Le pêcheur du pont de Fontenoy à plié ses gaules et s'en est allé en compagnie de son clébard allumer un feu qui réchauffera ses doigts engourdis et un reste de soupe, du moins je l'imagine ainsi !
L'éclusier éteint ses lumières après avoir visé dans ses jumelles ce couple un peu fou, à c't'heure, qui passe sur le chemin interdit. 18 heures pétantes ! Il ne fera pas de rab', madame ne serait pas contente !
Vénus s'allume en face de nous, bientôt rejointe par une autre étoile dont j'ignore le nom, puis d'autres plus timides. C'est drôle comme dans la nuit, les bruits ne sont plus les mêmes ! Tel cet avion militaire qui ronfle en faisant le "tour" de Vénus, tel ce brouhaha montant de l'autoroute, telle cette auto qui regagne la ville par la zone industrielle, tel ce train qui file vers l'ouest sans même s'arrêter en gare de Toul !
Il fait nuit noire quand nous arrivons au pont de Gondreville. Ma photo de nuit sera ratée : pas la moindre lueur pour voir sur quel bouton j'appuie, mes réglages au hasard n'auront pas été heureux.


vendredi 28 novembre 2008

Rue de Serre

On pourrait se croire dans une quelconque banlieue isolée, mais non : cet endroit se situe au coeur de Nancy, dans la rue de Serre qui relie la gare et place Carnot. Son enchevêtrement de toits est plutôt pittoresque et ce tag à l'accent enfantin m'évoque ses nombreux frères qui hantent l'autoroute aux alentours ouest de la ville. Y a-t-il un lien ?

Juste en face, une ruelle que je n'ai jamais empruntée tant elle donne l'impression de ne mener nulle part, peut-être à cause des poubelles qui en gardent l'entrée comme une sentinelle et de la grille verte qui en clôt la perspective ? Bizarre que je sois passée tant de fois à côté de ces pavés sans les voir !
Sébastien Bottin, l'homme de l'annuaire, du Bottin mondain, l'ancêtre de pages jaunes, a donné son nom à ce passage. Ne méritait-il que ce lot de consolation ? Merci à Wikipedia qui, via Google, m'apprend que c'était un Lorrain natif de Grimonviller (54) en 1764, qu'il fut aussi prêtre du diocèse de Toul de 1789 à 1794 et que ce brave statisticien mourut à Paris en 1853 !

Juste à côté, ce passage sans nom permet de rejoindre au plus court la rue de la Ravinelle ou le cours Léopold.
Un passage bien tranquille pour faire ses premiers pas dans l'art difficile de la peinture rupestre !

mardi 25 novembre 2008

Place Thiers, la mal-aimée


C'était une place avec des arbres, peut-être des platanes, ou bien des tilleuls, je ne sais plus au juste. La statue d'Adolphe Thiers* régnait alors sur une armée de voitures très indisciplinées. Dans les rues tout autour, les embouteillages étaient légendaires, passage obligé sur bien des trajets qui n'étaient pas régis par les sens uniques d'aujourd'hui.
Le Printemps s'appelait encore "Les Réunis". Je les traversais pour aller prendre mon train le vendredi soir à la gare toute proche, non sans y acquérir au passage quelque produit utile ou non : ce magasin était alors la caverne d'Ali Baba où l'on trouvait tout ce que l'on voulait, du clou au poids (clin d'œil à Lydie) jusqu'au cadeau introuvable en ville. Saint Séb' n'existait pas : la concurrence était douce.

En face de l'édifice Corbin (Les Réunis), les rotatives de l'Est Républicain offraient une attraction nocturne remplacée par une autre non moins nocturne : à la Taverne de l'Irlandais, on y danse tous en rang chaque jeudi, au son des violons et des guimbardes, dans un sous-sol qui n'est plus enfumé… J'aime y pousser le lourd tourniquet d'entrée et y avaler une bière pas très celtique ou un médiocre thé en attendant l'heure du ciné. La salle au vieux plancher de bois est meublée d'un superbe comptoir dont les chevaux de laiton qui fixent la main courante me fascinent. Quant aux Deux Hémis', je n'y mets plus les pieds depuis les temps très lointains où ma copine au teint basané se fit refuser une consommation.
De l'autre côté de la place, le ciné Thiers et sa salle unique accueillit maintes fois la bande d'étudiants dont je faisais partie. Ce n'était pas un ciné d'art et d'essai, mais on n'y passait pas que des films "grand public", tel ce film japonais dont aucun de nous n'avait compris quoi que ce soit !
La place a perdu ses arbres et son imbroglio de tacots. L'immeuble Thiers a été rasé. Remplacé par un immeuble où les commerces et services ont retrouvé leur place, édifice objet de polémiques, mal-aimé des nancéens.
Nancy n'avait alors pas encore d'autre tour que le building Joffre qu'on n'aimait déjà pas beaucoup. La cathédrale n'avait jamais été coiffée des dômes prévus, non édifiés pour raisons techniques dues à son sous-sol, aussi la ville manquait un peu de hauteur. En faisant abstraction de l'imbattable Haut du Lièvre, évidemment. La tour de la place Thiers voulut donc grimper très haut.
Tour Thiers, tour Frantel, Park Inn, son nom évolue au gré des changements d'enseigne de son hôtel.
Je vais porter outrage à l'opinion publique en disant que je ne la déteste pas ! Le reflet doré de l'Excel sur sa façade un soir d'automne a échappé à mon objectif, pour une fois que je n'avais pas mon appareil sous la main ! Il y a comme cela des photos qu'on regrette ne pas avoir prises et dont il est difficile de retrouver les conditions : heure, lumière, saison.
Quant à la place Thiers, qu'elle est laide aujourd'hui sans ses arbres, malgré ses fleurs, bien que débarrassée de ses Kebabs et sandwicheries aux odeurs de graillon. Même les tentatives de marché de Noël y ont échoué !

Pourquoi est-ce que c'est souvent mieux "avant" ?

(*Et pourquoi diable Nancy honore t'elle une de ses principales places du nom d'un personnage aussi sanguinaire ? Ce patronage ne porte t'il pas davantage ombrage à la place que le skyscraper ?)

Cette carte postale du début du 20ème siècle montre l'ancien l'immeuble Thiers mais je ne suis assez vieille pour avoir connu la place ainsi !

jeudi 20 novembre 2008

Kléber Toul


La zone industrielle de la croix de Metz a été pompeusement renommée "Pôle Industriel et Logistique du Toulois" ! Ne serait-elle plus la zone ?
Le réservoir de Kléber y règne en maître imitant les tours de Saint Étienne qui émergent au dessus des toits de la ville intra-muros. Vu de derrière le transformateur de la route de Villey, il ressemble à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ! Mais va-t-il exploser et projeter son ammoniaque corrosif sur l'usine éponyme, la faisant disparaître dans une fin apocalyptique ?

samedi 15 novembre 2008

Gondreville

Un village entre Nancy et Toul à urbanisation galopante !
Mais le bas du village est resté rural, avec ses modestes jardins où poussent choux et potimarrons, fleurs et mauvaises herbes.

Il y a là une rivière dont les crues alimentent la vallée de ses limons fertiles.
Enfin, pas tous les ans : heureusement !

Loisirs sur pilotis !




lundi 10 novembre 2008

Plantes invasives de Lorraine

Après les orchidées de la Lorraine calcaire et la flore protégée du Toulois, Lupa s'attaque aux plantes invasives de Lorraine.
Une plante invasive est une espèce allochtone introduite qui, par sa prolifération, produit des changements significatifs au niveau des écosystèmes (le remplacement des espèces indigènes faisant régresser la biodiversité).



Voici les 3 patchworks que j'ai réalisés sur commande (vive Photoshop) !

Vous admirerez au passage le panorama pris aux étangs de Chaudeney…

dimanche 9 novembre 2008

Les remparts de Toul






Ha ! Marcher en traînant les pieds dans les feuilles des platanes par une belle matinée de novembre ensoleillée… elles pleurent sous mes pas dans un râle évoquant le papier qu'on déchire ou la soie que l'on froisse !
Ne pas penser à autre chose qu'aux feuilles qui tombent doucement et dont mon objectif ne parvient pas à fixer la chute lente, le vol plané délicat, le dernier soubresaut de vie.
Sur la gauche, la cathédrale joue les coquettes… "Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ?".
Son reflet n'est pas même troublé par les cygnes qui, Indifférents à mon passage, s'épouillent les plumes des puces qui y ont probablement trouvé refuge.
De l'autre côté, le pont stratégique (ben oui, si la voie ferrée est stratégique, le pont l'est aussi ! C'est à ces messieurs de l'armée qu'il faut demander pourquoi !) sur lequel je n'ai jamais vu passer aucun train… mais qui fait partie du paysage.




lundi 3 novembre 2008

Vu du ciel

Le mariage de la Meurthe avec la Moselle, c'est ici, en haut de la photo ! (À droite au premier plan, c'est le canal)

Comme c'est petit, Toul dans ses remparts, mais n'est-ce pas que c'est beau ?

Les chats sont-ils sur la terrasse ? Froussards comme je les connais, ils ont dû rentrer rapidos dans la maison.

C'était une virée aérienne de Nancy à Nancy par la Boucle de la Moselle : aller par Liverdun, retour par Pont Saint Vincent.
Des vues superbes, des sensations agréables : on en redemande !
Merci LEA !

samedi 1 novembre 2008

Un "temps" de Toussaint !

Non, ils ne sont pas tristes ces petits cimetières de villages blottis autour d'une vieille église avec leurs tombes disjointes aux croix rouillées penchées en tous sens. Ils sont simplement émouvants …
Dans mon village, les tombes des rares personnalités qui ont marqué l'histoire locale, naïves, sont de petites œuvres d'art. Certains pilleurs de statues ne s'y sont pas trompés !
D'autres sont des musées dignes d'être visités ou de s'y promener, ombragés de cyprès ou de platanes, en bord de mer ou dans de grandes villes.
Les cimetières militaires comme il y en a trop hélas en Lorraine, croix noires des allemands, croix blanches des français, tombes arabes tournées vers La Mecque, sont touchants par leur sobriété et leur égalitarisme.
Quant aux cimetières modernes, ils alignent leurs prétentieuses tombes de granite dans un ordre impeccable. Lettres d'or, fleurs en plastique et plaques en marbre. Ils me rebutent aussi par leurs columbariums achélèmesques !

Mes morts à moi, ils ne sont pas au cimetière mais dans ma mémoire, image bien vivante ou photo délavée écornée. Cette vision n'est pas triste et ils ne se sont jamais plaints de ne m'avoir pas vue prier les mains jointes ni déposer un rameau de buis ou un volumineux chrysanthème sur leur squelette inanimé.
Mon buis reste sur pied et les chrysanthèmes fleurissent dans mon jardin.

Pourtant, je ne comprends pas pourquoi je suis sortie si désemparée du vieux cimetière de La Coquille où je n'y ai pas trouvé de tombe "Pierre Roche, 1850- 1926"… je le sentais là, bien présent, au milieu des siens !
Ni pourquoi je n'arrivais pas à quitter le cimetière de Plougonven, de Sainte Suzanne ou de Vic sur Seille où Yves-Marie… où Clémence … où Charles…
Certes, d'eux vivants, je n'ai aucun souvenir ! Ne dit-on pas que les morts ne le sont pas tout à fait tant que quelqu'un pense encore à eux !
Alors, Pierre, Clémence-Émilie, Charles-Joseph, Catherine, Yves, vous êtes encore bien vivants !

"Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore."

Sully Prud'homme - Les Yeux


Sepvigny (55)- Le vieil Astre

Tombe de Joseph Poussot, éminent Lorrain, inventeur du Monocorde !

Villiers sous Mortagne (61)

La Coquille (24). Pierre est-il là…

… ou là ?